Mémoire de Laure-Elodie Arnaud
Accompagnement ergotherapique de l’adulte dyspraxique dans l’apprentissage de la conduite automobile
La dyspraxie, reconnue en France depuis 2005, est assimilée aux troubles de l’acquisition de la coordination dans les troubles spécifiques des apprentissages dans la classification du DSM IV. Une personne dyspraxique a une altération cognitive qui entraîne une limitation dans les activités d’apprentissage.
Une personne dyspraxique est souvent confronté à des échecs répétés pour des activités qui nécessitent des activités gestuelles complexes, par exemple la conduite des véhicules.
Principales difficultés rencontrées par les personnes dyspraxiques lors de la conduite automobile :
- Défaut d’intégration des informations visuelles
- Difficultés pour réaliser des actions simultanées : contrôle de vitesse via l’accélérateur, synchronisation des pédales, difficultés de négociation des virages et de stationnement
- Situations complexes et imprévisibles de conduite
- Distraction auditive
C’est surtout pour l’examen pratique du permis de conduire que les personnes dyspraxiques rencontrent des difficultés.
Par rapport à la majorité des français, une personne dyspraxique a besoin d’environ 40 heures de conduite de plus, ce qui représente bien sûr un coût non négligeable.
Rôle d’un ergothérapeute
Un ergothérapeute est un professionnel de santé dont l’objectif est de maintenir, de restaurer de permettre les activités humaines de manière sécurisée, autonome et efficace et ainsi de prévenir, réduire ou supprimer les situations de handicap pour les personnes en tenant compte de leurs habitudes de vie et de leur environnement.
Diplôme d’état d’ergothérapeute : se référer à l’annexe 1 de l’arrêté du 5 juillet 2010
Comment les compétences de l’ergothérapeute peuvent-elles optimiser l’apprentissage de la conduite automobile chez un adulte dyspraxique ?
La dyspraxie est le plus souvent repérée dès l’école maternelle. L’ergothérapeute peut proposer diverses adaptations pour faciliter l’apprentissage scolaire : matériels adaptés, apprentissage de mots de dictée par automatisation orale de l’orthographe, aide à la planification des temps de travail et de repos, etc
Aide à l’apprentissage de la conduite
Mise en confiance de la personne :
prouver à la personne qu’elle peut arriver à faire les mêmes activités que les autres mais parfois d’une manière différente.
Prévention et orientation du patient :
l’ergothérapeute est le principal rééducateur d’enfant dyspraxique, il pourra prévenir les éventuelles mises en échec successives lors de l’apprentissage de la conduite.
Sensibilisation et collaboration avec d’autres professionnels :
les médecins agréés pour les permis de conduire, par exemple, sont peu informés à propos de la dyspraxie, il serait intéressant de leur exposer le travail possible de l’ergothérapeute.
Collaboration lors de l’évaluation de conduite :
la collaboration ergothérapeute/moniteur d’auto-école, lors de l’évaluation de la conduite permettrait d’avoir une vision technique et médicale sur l’aptitude à la conduite.
Rééducation du patient :
en fonction d’objectifs fixés avec le moniteur, l’ergothérapeute pourrait mettre en place une rééducation ( exercices sur console pour travailler la coordination oculo-motrice, exercice sur simulateur pour tester les performances à la manipulation des commandes, rechercher des compensations efficaces spécifiques pour la personne lors de la conduite automobile.
Adaptation de l’apprentissage :
sensibiliser les moniteurs d’auto-école ( pour mémoire la dyspraxie est un handicap invisible) : éviter les multi tâches donc donner les consignes à l’arrêt et non alors que l’élève est en train de conduire, guider la personne verbalement sous forme de mots clés, apprendre à conduire sur un parking au début de l’apprentissage.
Adaptation de l’activité :
une boîte automatique semble indispensable pour sécuriser la conduite et diminuer le temps d’apprentissage, un repère placé sur le poignet peut faciliter le repérage droite/gauche, avec l’accord du candidat il est possible de sensibiliser l’inspecteur d’auto-école, afin qu’il accompagne ses consignes orales de gestes, pour tourner à droite ou à gauche.
Depuis l’arrêté du 4 août 2014, les épreuves du code de la route peuvent être aménagées pour les personnes dyspraxiques
Conseils à donner aux personnes dyspraxiques pour l’apprentissage de la conduite
Conseils à donner aux personnes dyspraxiques pour l’apprentissage de la conduite
La collaboration entre les médecins agréés pour les permis de conduire, les moniteurs d’auto-école, les inspecteurs du permis de conduire et les ergothérapeutes semble incontournable pour aider les candidats dyspraxiques dans l’apprentissage de la conduite.