En France, les médicaments sont classés en 3 niveaux de dangerosité pour la conduite et identifiables par 3 pictogrammes qui figurent sur l’emballage du médicament. L’arrêté du 13 mars 2017 a étendu la liste des médicaments qui présentent un risque pour la conduite. Médecin ou patient, il est indispensable de rechercher cette information car la consommation de médicaments à risque de niveau 2 et 3 serait responsable de 3 à 4% de l’ensemble des accidents corporels de la circulation en France. Par exemple plus de 11 millions de français consomment des benzodiazépines au moins une fois dans l’année or tous les dérivés des benzodiazépines interdisent la conduite des véhicules. Tout médecin doit informer son patient des effets indésirables du médicament prescrit sur la conduite des véhicules.
Médicaments et conduite automobile : classifications disponibles
En France on se réfère à la classification de ANSM, Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé : les médicaments sont classés avec un pictogramme en fonction du niveau de risque pour la conduite.
Un groupe de travail européen, l’International Council on Alcohol, Drugs and Traffic Safety (ICADTS) propose également une classification; Les médicaments sont également classés en 3 catégories en fonction de leur dangerosité pour la conduite. Les 3 catégories équivalent à 3 valeurs d’alcoolémie. ( consommer un médicament de catégorie 3 équivaut à conduire en état d’ébriété)
Un travail luxembourgeois, médicaments et conduite automobile, compare les 2 classifications : ANSM et ICADTS. Les classifications sont relativement similaires.
Il existe quelques différences : le Tramadol par exemple est classé en catégorie 3 par ICADTS mais en catégorie 2 par ANSM.
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ANSM : 3 types de pictogramme figurent éventuellement sur les emballages des médicaments
Depuis 2005 les autorités sanitaires ont défini 3 pictogrammes différents,
Pictogramme jaune, niveau 1:
soyez prudent
Le risque pour la conduite est faible et dépend largement de la susceptibilité individuelle.
La prise du médicament ne remet généralement pas en cause la conduite mais nécessite que les patients soient sensibilisés à ce risque, prennent l’habitude de consulter le pictogramme du médicament.
La liste détaillée des médicaments de niveau 1 figure dans l’arrêté de mars 2017
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Pictogramme orange, niveau 2 :
soyez très prudent, ne pas conduire sans l’avis d’un professionnel de santé
Les effets pharmacodynamiques dangereux pour la conduite sont prédominants par rapport à la susceptibilité individuelle.
Il faut évaluer au cas par cas la prise du médicament avec la conduite.
La prise du médicament peut dans certains cas remettre en cause les capacités de conduite et nécessite l’avis d’un professionnel de santé.
La liste détaillée des médicaments de niveau 2 figure dans l’arrêté de mars 2017 : tous les antidépresseurs sont classés niveau 2, de même que tous les traitements utilisés dans les phénomènes de dépendance ( Méthadone, Espéral, etc)
La prise de médicaments de niveau 2 interdit d’utiliser les autolib’…
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Pictogramme rouge, niveau 3 :
attention danger, ne pas conduire
Les effets pharmacodynamiques du médicament de niveau 3 rendent la conduite dangereuse, elle est fortement déconseillée.
Le professionnel de santé doit indiquer à son patient dans quel délai il peut conduire par exemple après une phase de sommeil induite par un hypnotique.
Des médicaments de catégorie 3 doivent être prescrits uniquement le soir. S’il sont prescrits la journée, la conduite doit être interdite la journée.
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Liste des médicaments de niveau 3 : médicaments qui rendent la conduite dangereuse
La liste détaillée des médicaments de niveau 3
Il est fortement déconseillée de conduire si l’on prend des médicaments qui figurent dans cette liste des médicaments niveau 3
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Anti épileptiques qui contre-indiquent la conduite
- Clonazépam
- Stiripentol = Diacomit ®
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Anti psychotiques qui contre-indiquent la conduite
- Perphénazine = Trilifan ®
- Fluphénazine si forme parentéral = Moditen ®, Modecate ®
- Pipotiazine si forme parentéral = Piportil ®
- Dropéridol = Droleptan ®
- Halopéridol si forme parentéral sauf formes à libération prolongée = Haldol ®
- Fluanisone si forme parentéral
- Flupentixol si forme parentéral sauf formes à libération prolongée = Fluanxol ®
- Zuclopenthixol si forme parentéral sauf formes à libération prolongée = Clopixol ®
- Loxapine pour les formes parentérales et inhalées = Loxapac ®
- Olanzapine pour les formes parentérales = Zyprexa ®
- Sulpiride pour les formes parentérales : Sulpiride ®, Dogamtil ®, Synedil ®
- Sultopride pour les formes parentérales
- Tiapride pour les formes parentérales = Tiapridal ®
- Amisulpride pour les formes parentérales
- Aripiprazole si forme parentéral sauf formes à libération prolongée = Abilify ®
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Antiolytiques qui contre-indiquent la conduite
Tous les dérivés de la benzodiazépine interdisent la conduite :
- Diazépam = Valium ®
- Chlordiazépoxyde
- Médazépam
- Oxazépam = Seresta ®
- Clorazépate = Tranxène ®
- Lorazépam = Temesta ®
- Bromazépam = Lexomil ®
- Clobazam = Urbanyl ®
- Prazépam = Lysanxia ®
- Alprazolam = Xanax ®
- Nordazépam = Nordaz ®
- Loflazépate = Victan ®
- Clotiazépam = Veratran ®
- Tofisopam
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Hypnotiques et sédatifs qui contre-indiquent la conduite
- Butobarbital
- Flurazépam
- Nitrazépam = Mogadon ®
- Flunitrazépam = Rohypnol ®
- Estazolam = Nuctalon ®
- Triazolam = Halcion ®
- Lormétazépam = Noctamide ®
- Témazépam = Normison ®
- Midazolam = Buccolam ®
- Brotizolam
- Loprazolam = Havlane ®
- Zopiclone = Imovane ®
- Zolpidem = Stilnox ®
- Niaprazine
- Dexmédétomidine
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Autres médicaments du système nerveux qui contre-indiquent la conduite
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- Sodium oxybate
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