Dans plus de 3% des accidents de la route les médicaments sont incriminés !
Une étude coordonnée par l’Inserm a concerné plus de 70 000 conducteurs impliqués dans un accident corporel entre 2005 et 2008.
C’est le croisement des données d’accidents de la route de la Police nationale et de remboursement de médicaments de l’assurance maladie qui esr à l’origine de cette publication.
Il ressort de cette étude :
- la prise de médicaments comportant un pictogramme de niveau 2 ou de niveau 3 est associée à une augmentation significative du risque d’être responsable d’un accident,
- le risque augmente avec le nombre de ces médicaments potentiellement dangereux consommés,
- la proportion d’accidents de la route qui leur est attribuable est estimée à environ 3 %.
Les médicaments de niveau 1 peuvent avoir des effets sur la capacité de conduire, mais dans cette étude, ces médicaments n’ont pas en pratique d’incidence sur l’accidentologie.
27% des conducteurs accidentés avaient absorbé le jour de l’accident au moins un médicament prescrit et 18% au moins un produit de niveau un à trois.
Les chercheurs ont considéré qu’un médicament prescrit, acheté et remboursé dans les quelques jours précédents l’accident avait de fortes chances d’avoir été absorbé.
Dans cette étude, les médicaments les plus susceptibles de jouer un rôle dans un accident sont les antiépileptiques, les neuroleptiques et anxiolytiques, les amphétamines et les autres traitements concernant le système nerveux.
Depuis l’arrêté du 18 juillet 2005, des pictogrammes figurent sur le conditionnement extérieur de certains médicaments et produits
Médicaments de classe 1, pictogramme triangulaire jaune , avec la mention :
« Soyez prudent. Ne pas conduire sans avoir lu la notice. »
Ils ne remettent pas en cause ma conduite mais nécessitent que les patients soient informés
Médicaments de classe 2, pictogramme triangulaire orange, avec la mention :
« Soyez très prudent. Ne pas conduire sans l’avis d’un professionnel de santé. »
Ces médicaments peuvent remettre en cause l’aptitude à la conduite et nécessitent un avis médical.
Médicaments de classe 3, pictogramme triangulaire rouge, avec la mention :
« Attention, danger : ne pas conduire. Pour la reprise de la conduite, demandez l’avis d’un médecin. »
Médicaments pour lesquels l’aptitude à la conduite est remise en cause pendant leur utilisation.
Giulia
Bonsoir,
Juste un hic, mais de taille. Je dis deux même. Et ce, même s’il ne s’agit que d’un raisonnement de patiente, avec donc des connaissances médicales au ras des pâquerettes naines.
1) Quid du mélange alcool et médicaments ? Pas un mot, pas une ligne à ce sujet. Et pourtant, même le simple quidam sait que l’alcool potentialise les effets d’un médicaments, surtout ceux qui agissent sur le système nerveux central
2) Sachant que la plupart des médicaments corrigent les symptômes d’une maladie rendant la conduite dangereuse (l’antiépileptique permet à l’épileptique de ne pas avoir de crises d’épilepsie au volant, l’antiarythmique permet à celui qui a des troubles du rythme de ne pas avoir de défaillance de la FC au volant et donc s’évanouir, le neuroleptique permet au psychotique de ne pas délirer ni avoir d’hallus au volant et donc, de ne pas foncer face au premier piéton/automobiliste venu parce qu’il voit un fantôme etc….), il me parait indispensable de rappeler que le rapport bénéfice-risque doit être évalué par le médecin traitant et la commission médicale, avec l’aide de spécialistes agréés.
On n’arrête donc pas un traitement avec un pictogramme de son propre chef pour conduire, la conduite pouvant être plus dangereuse sans le médicament qu’en étant sous ce médicament.
Vu que personne ne réagit pareil à la même molécule et au même dosage, il me semble donc vital de rappeler que certes, cette étude existe, certes, elle a mis en lumière un risque, mais d’autres études doivent nous éclairer et que la conduite sous traitement doit être discutée d’une part avec son médecin traitant, d’autre part en commission médicale (et les spécialistes agréés). Rappeler aussi que alcool et drogues + médicaments ne font absolument pas bon ménage (c’est certes du bon sens, mais combien vont boire pour passer une bonne soirée puis conduire, avec en plus leur traitement ? Ça ne fait donc jamais de mal d’enfoncer des portes ouvertes).
Il y a trop de variables d’un patient à l’autre pour tirer des généralités absolues (comme m’a dit un médecin généraliste, « en médecine, on ne peut jamais dire « jamais » et on ne peut jamais dire « toujours » ») : la prudence me parait donc de mise.
Là encore, je raisonne avec mes capacités de patiente et donc, des connaissances médicales au ras des pâquerettes naines par rapport aux médecins.