Repérage précoce de la consommation d’alcool et intervention brève lors des visites médicales du permis de conduire

La visite médicale du permis de conduire, surtout lorsqu’elle est motivée par une infraction liée à l’alcool, doit être l’occasion de réaliser un repérage précoce de la consommation d’alcool, éventuellement associé à une intervention brève et/ou une orientation adaptée afin de réduire les risques de récidive et d’améliorer la sécurité routière ainsi que la santé publique. L’orientation précoce des usagers est essentielle pour la réduction des consommations dans certaines situations.

A côté de l’usage à risque de l’alcool, on distingue l‘usage nocif qui correspond à une consommation d’alcool qui entraîne des conséquences somatiques, psychiques et sociales. Les conséquences sociales sont les premières à apparaître : une infraction avec conduite sous l’emprise de l’alcool en est un exemple.
Il est indispensable de parvenir à amener l’usager à une réduction de la surconsommation avant l’instauration d’autres dommages et/ou de la dépendance. Il faut induire un changement dans la relation à l’alcool, une diminution des consommations afin de diminuer le risque alcool dans le champ de la sécurité routière. Le changement est d’autant plus facile à obtenir que la personne n’est pas encore dépendante à l’alcool.

 

 

Plusieurs  questionnaires standardisés sont disponibles pour un repérage précoce de la consommation d’alcool : par exemple le questionnaire FACE.
L’utilisation d’un questionnaire permet d’introduire un tiers dans la relation et d’éviter ainsi toute confrontation.

En cas de dépistage de consommation à risque une intervention brève est souhaitable car elle donne de très bons résultats : Les interventions brèves en alcoologie sont des techniques thérapeutiques développées sur un modèle qui utilise en même temps l’évaluation, le conseil et la stratégie comportementale;
Le principe de cette approche est celui d’un soin minimal avec une approche cognitivo comportementale.
L’usager est le principal acteur de son changement bien que l’initiative revienne à l’intervenant.

Cette intervention brève doit déclencher la prise de conscience, inciter au changement de comportement, être brève, ne pas induire de jugement ou de moralisation, respecter le choix de la personne. Un support écrit doit être remis à cette occasion.
L’INPES adresse gratuitement ces brochures, par exemple la brochure :
 Alcool : vous en savez quoi ?

L’infraction alcool est parmi les dommages les plus précoces de l’usage nocif de l’alcool, elle  peut-être un déclic pour certains, c’est toujours une occasion pour le ou les médecins agréés de repérer des personnes en difficulté, d’intervention ou d’orientation précoce. L‘intervention brève doit toujours proposer d’en reparler avec le médecin traitant ou donner les coordonnées d’une consultation d’addictologie.

La récupération ou le maintien du permis de conduire peut être une incitation à la réduction des consommations d’où l’intérêt des permis limitée avec surveillance régulière.
Réaliser des tests sur les cheveux 1 an après la suspension ou l’annulation du permis de conduire permettrait d’observer réellement la consommation d’alcool durant l’année écoulée. Les examens biologiques actuellement réalisés pour objectiver la consommation d’alcool, GammaGT, CDT, VGM,  ne reflètent que la consommation des semaines qui précèdent la visite médicale. De nombreux pays étrangers utilisent en routine ces tests sur les cheveux, dans le cadre des visites médicales du permis de conduire.

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